Corps spectacle

“Le secret du bonheur et le comble de l’art, c’est de vivre comme tout le monde, en n’étant comme personne.”
Simone de Beauvoir
Mémoires d’une jeune fille rangée (1958)
 

A partir du regard de jeunes femmes sur la représentation de leur corps, la série aborde le rapport entre les autoreprésentations du corps féminin, corps mis en scène, « corps spectacle », corps qui parlent.


En dehors de tout fétichisme, le rapport entre un vêtement et le corps permet à chaque femme d’explorer une scénographie multiple de ses autoreprésentations.

Corps Spectacle - Body show - women stories
Corps Spectacle - Body show - women stories
Corps Spectacle - Body show - women stories

Photo 1 Clo – Photo 2  Ivannalys – Photo 3 Manon

La devise de Sarah était : « Quand même » « Ce n’était pas un fait du hasard, mais bien la suite d’un vouloir réfléchi. À l’âge de neuf ans, j’avais choisi cette devise, après un saut formidable au-dessus d’un fossé que personne ne pouvait sauter et auquel mon jeune cousin m’avait défiée; je m’étais abîmé la figure, cassé un poignet, endolori le corps. Et pendant qu’on me transportait je m’écriais, rageuse : « Si, si, je recommencerai, quand même, si on me défie encore ! Et je ferai toute ma vie ce que je veux faire ! »

Ma double vie
Sarah Bernhardt

Point d’ancrage du projet, pour chacune des jeunes femmes qui participe à ce projet, la confrontation au portrait de Sarah Bernhardt, photographiée à 20 ans par Nadar en 1864, revêtue seulement d’un burnous, le portrait d’une jeune comédienne, mettant en scène sa représentation pour conquérir la scène théâtrale parisienne.

Félix Nadar, Sarah Bernhardt à mi-jambe, le visage de face, les mains posées sur une colonne,1864.

Corps Spectacle - Body show - women stories
Corps spectacle - Body show - A.
Corps spectacle - Body show - Céline
Corps spectacle - Body show - H.

Photo 1 A. Photo 2 Céline Photo 3 H.

« Corps spectacle »

Ici également pas ou peu de décor : une chaise, un drapé qui évolue du statut de vêtement vers celui de décor.

Ensuite, à partir d’un « fragment » de tenue, une série de chapeaux, ou d’une pièce de tissus, un voile de lin, chaque femme improvise son propre récit, hésitant, avec ses variations et ses contradictions.

Reste au photographe l’éclairage de cette scénographie, de cette écriture improvisée, de ces récits qui nous parlent de l’autoreprésentation et de la mise en scène du corps féminin auxquels sont confrontés les jeunes femmes du XXIème siècle sur les réseaux numériques.

Corps Spectacle - Body show - women stories
Corps spectacle - Body show - Mélanie
Corps spectacle - Body show - Céline

Photo 1 Clo Photo 2 Mélanie Photo 3 Céline

” J’ai passé un été entier, assis sur une chaise, chez moi, à Paris, en 1972. Une douleur sans motif apparent. Trois mois sur cette chaise, à ne rien faire. Raide, immobile, les yeux ouverts, les mains sur les genoux, je demeurais dix heures par jour dans cette position. Je n’ai aucun souvenir des nuits. La seule visite dont je me souviens est celle de la lumière qui pénétrait dans la pièce – délabrée, d’environ quarante mètres carrés – vers midi trente et la quittait vers dix-neuf heures. Le téléphone était coupé. Il n’y avait pas de musique. La chaise était inconfortable. Pourquoi cette chaise ? Parce qu’elle impliquait une certaine tenue du corps. Sur un lit, je serais mort.”

Douleur exquise
Sophie Calle

Series "Offbeat hat" - Série "Variations chapelières". - Manon "Bibi" Opus 2. Photographer: Eric Dubois-Geoffroy - @edg_photographe #edgphotographe Model: Manon - @manon.modele #manonmodele

Photo  Manon

This website uses cookies to improve your experience. Cookie Policy